Le projet Kalyca

L'artisanat et la préservation des savoir-faire

Kalyca est une marque de prêt-à-porter qui trouve son inspiration en Afrique de l'Ouest et en France. Ce projet, né de ma passion pour la mode, est motivé par mon désir de donner du sens à ma vie professionnelle. Comment ? En donnant le moyen aux artisans de pouvoir vivre de leur talent. Kalyca est donc avant tout une aventure humaine. Car c'est l'homme qui, avec ses mains, fabrique les tissus. C'est l'homme qui perpétue ce savoir-faire ancestral de générations en générations. C'est aussi l'homme qui le fait évoluer, par son intelligence propre ou par métissage culturel. Enfin, c'est l'homme (moderne) qui, par ses actes de consommation, peut aider son prochain ou au contraire le condamner à la misère.

Raymond Depardon, qui a passé sa vie à photographier l'homme, publia un livre intitulé Afriques.Parcourant le continent depuis ses dix-huit ans, il savait mieux que quiconque que l'Afrique est plurielle. Et c'est cette diversité culturelle qui fait sa richesse. Chaque pays africain possède ses techniques artisanales dans la fabrication textile. C'est cette richesse culturelle que je veux mettre en avant.

Pour ma première collection, dénommée Ayo (lire le billet A propos de moi pour comprendre pourquoi), j'ai associé le savoir-faire des artisans de Côte d'Ivoire et du Burkina-Faso dans le domaine de la teinture textile et du tissage d'étoffe au savoir-faire français dans le domaine de la confection de vêtements. Ce métissage culturel, au delà de sa fonction de création et d'évolution, a aussi une fonction de protection. En effet, le commerce équitable que pratique Kalyca contribue à l'économie de l'artisanat authentique africain (généralement limité à la confection de tenues traditionnelles locales), et donc à sa préservation. Enfin, tirer partie du meilleur de chaque culture est un gage de qualité sur le produit fini.

Tisserand africain
Tisserand en Côte d'Ivoire.

Pourquoi nous devons changer notre façon de consommer ?

La société de consommation a changé nos vies. La promesse de l'accessibilité matérielle au plus grand nombre s'est transformée en poursuite déraisonné du toujours plus, toujours plus vite, et ce, quel qu'en soit le prix. Les crises sociales, climatiques, démographiques que connait aujourd'hui notre monde annoncent la fin d'un système. On entend souvent dire que notre mode de consommation est à changer. C'est vrai. C'est pourquoi, avec Kalyca, je veux proposer une autre façon de consommer.

Le premier constat est que nous consommons trop. Aujourd'hui, les produits ne sont pas faits pour durer, mais pour être consommés. Et comme ça ne dure pas, on ne cherche pas à faire de la qualité, ce qui permet de diminuer les coûts. Le problème la production des biens matériels a un impact sur l'environnement. L'industrie textile est la deuxième la plus polluante au monde, après celle du pétrole. Savez-vous que la fabrication d'un simple tee-shirt nécessite 2 700 litres d'eau ? Dans les pays européens les plus riche, une femme achète en moyenne 30 kg de vêtements par an, alors qu'elle n'utilise que 30 % de sa garde-robe. On estime que chaque logement renferme l'équivalent de 114 euros de vêtements qui ne sont jamais portés. Selon le site spécialisé Planetoscope, 60 % des Français ont des vêtements qu'ils ne portent jamais. Ce qui représente 442 millions d'euros jetés chaque année.

Pour lutter contre ce gaspillage textile, Kalyca choisie de faire des vêtements de qualité, c'est-à-dire des vêtements qui vont durer.

Evidemment, la marque se doit d'être exemplaire. Nous dénonçons la surconsommation, il est donc logique que nous nous efforcions d'éviter la surproduction. C'est pourquoi, nous mettons en place pour les nouvelles collections un système de précommandes qui nous permet de produire seulement les quantités nécessaires et de ne pas avoir de surstock.

Qu'est-ce que la mode éthique ?

Le dernier axe d'engagement de Kalyca est la mode éthique. Dans le but de réduire les coûts de revient, les marques pratiquant la « fast fashion » (mode rapide) recherchent de la main d'oeuvre toujours moins chère, quitte à exploiter des ouvriers à l'autre bout du monde. L'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh le 24 avril 2013, tuant 1135 ouvriers, a mis en lumière les conditions dans lesquelles sont fabriqués les vêtements que nous vendent les grandes enseignes internationales. Kalyca s'engage à respecter les intérêts de tous les participants de la chaîne de production et à pratiquer une politique de prix juste et transparente. Nous travaillons avec des sous-traitants qui partagent cette vision de la mode responsable.

Parce que vous êtes les premiers acteurs du changement de la société de consommation, en choisissant Kalyca, vous avez l'assurance de porter des vêtements et accessoires de qualité, faits pour durer. Vous savez où ils ont été fabriqués, et vous savez que par votre achat, vous contribuez à la protection de l'artisanat textile africain et de l'emploi en France. Et pour ça, je vous dis merci !

Lynda Cazilhac, créatrice de la marque

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commentaires (2)

    • Teresa MO
    • 2021-03-16 15:32:33
    Et oui il est urgent d'agir car la mode est responsable de beaucoup de pollution. Nous devons tous etre conscient de ça et adapter notre façon de consommer. Il y a un vrai prise de conscience je pense, mais ça doit aller plus vite.
    • josefag
    • 2022-02-11 13:21:58
    Félicitation, ce que vous faites est magnifique. Malheureusement, tout le monde ne peut pas se payer des vêtements ethiques. Oui il faut promouvoir ce mode de consommation, mais ne pas oublier que la fast fashion permet à beaucoup de gens de s'habiller.

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